La seule raison d’être d’une exposition est la confrontation qu’elle permet entre le public et les artistes. Ainsi le veut un groupe de jeunes Tourangeaux qui vient de mettre sur pied une manifestation au second étage de la Bibliothèque Municipale. Ainsi, après une première expérience tentée il y a un an à sainte-Croix, Valentiner et Charles Le Bouil, aidés par Jacques Lemerre, François Aimelet, Patrick Collandre, assistés également, notons le fait, par le bureau des Affaires Culturelles de la Ville et par M. Fillet, le conservateur, ont regroupé sur les bords de la Loire, 41 artistes de la province. De la province et qui n’ont jamais exposé encore à Paris. C’est pourquoi cette opposition entre Paris et le reste a été mise en évidence dans le titre même de cette exposition : « Environs ». Charles Le Bouil le dit bien : « Salon manifestant diverses tendances actuelles de l’art en province, proposition s’adressant moins aux autochtones du centre d’intérêt (Paris en l’occurrence) qui possèdent à dessein, leurs artistes, lieux et terrains de prédilection qu’à ceux des environs, alentours, parages périphéries ».
Après « Provinces », le sedond mot-clé est « pro-position ». C’est-à-dire position avancée. Il illustre chacune des œuvres, résolument d’avant-garde, faites de beaucoup de recherche, même si, déjà certains poncifs (mais devient poncif ce qui s’est vu une fois) ont été employés ; faites, aussi et ce n’est pas paradoxal, de beaucoup de sincérité.
Cette exposition devra intéresser les provinciaux que nous sommes. Et nous devrons, en cette occasion, témoigner de notre présence non seulement aux Tourangeaux qui en prirent la responsabilité, mais encore aux Nantais, aux Niçois, aux Grenoblois, aux Beaucerons, aux Lyonnais, aux Rouennais. Mieux q’une évasion, l’art d’aujourd’hui est une rencontre où les fils sont renoués entre celui qui crée et celui qui regarde.
Cette exposition, dont le vernissage a eu lieu vendredi, restera ouverte jusqu’au 22 mai, de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 19 heures.
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